L’embellissement de la ville

La période qui englobe la fin du 19e siècle et le début du 20e se révèle fort féconde pour Saint-Hyacinthe en matière de réalisations architecturales. L’incendie de 1876, qui a rasé une bonne partie de la ville, est l’occasion de repenser le développement urbain de manière plus structurée. Le tracé de certaines rues est redressé et rectifié, et on entreprend la réalisation d’un cadastre, tel qu’exigé par le gouvernement du Québec.

Le conseil de ville travaille également à embellir la haute-ville en créant un premier parc public, le parc Dessaulles, sur les vestiges de l’ancien domaine seigneurial. Ce projet, inspiré d’un mouvement britannique et américain visant à rendre les villes plus agréables et salubres, est d’ailleurs contemporain de l’aménagement du parc du Mont-Royal, à Montréal. Le manoir abandonné est détruit afin de procéder à la plantation d’arbres et au tracé d’allées qui accueillent bientôt les membres de la prospère bourgeoisie maskoutaine paradant fièrement. Ceux-ci adoptent d’emblée le lieu : les rues avoisinant le parc voient rapidement pousser de magnifiques demeures victoriennes néoclassiques, néogothiques, italianisantes, Second Empire ou Queen Anne.

La ville continue à croître, avec l’établissement du quartier Bourg-Joli au nord de la voie ferrée, et l’occupation des rives de la Yamaska à l’ouest de l’église paroissiale. Ce secteur est particulièrement prisé des notables. En 1894, on n’y dénombre pas moins d’une vingtaine de résidences cossues en construction !

La rue Girouard, qui traverse la ville en suivant le sommet du coteau qui sépare la haute-ville de la basse-ville, devient une véritable vitrine de la prospérité maskoutaine. Longeant l’église Notre-Dame-du-Rosaire, la cathédrale et le parc Dessaulles, on peut toujours y admirer plusieurs créations de cette époque, notamment le couvent des Dominicains réalisé par Napoléon Bourassa (1892) ainsi que les édifices victoriens du bureau de poste (1893) et du bureau des douanes (1903).