Les circuits patrimoniaux de Saint-Hyacinthe
Circuit A
Découvrez les grandes institutions et entreprises qui ont fait l’histoire de Saint-Hyacinthe sur les plans culturel, religieux, politique et industriel.
Longueur 1,5 km Durée 1 heure
- 9 - Notre-Dame-du-Rosaire
- 10 - Aux origines de la ville
- 11 - La rivière Yamaska
- 12 - Le textile, une grande industrie
- 13 - La poste et les douanes
- 14 - La cathédrale et l’évêché
- 15 - Les grandes industries
- 17 - L’Hôtel-Dieu
- 18 - La presse maskoutaine
- 20 - Le domaine seigneurial
- 21 - L’architecture victorienne
- 22 - Le palais de justice
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Les grandes industries
À l’intersection de l’avenue de l’Hôtel-Dieu et de la rue Saint-Antoine
À la fin du 19e siècle, les nombreuses cheminées des manufactures témoignaient de l’intense activité industrielle qui régnait au centre-ville de Saint-Hyacinthe. Les moulins à farine, à scie et à carder qui s’étaient installés le long de la rivière avaient été rejoints vers 1870 par plusieurs autres industries telles que fonderies, fabriques de portes et châssis et surtout tanneries et manufactures de chaussures. Parmi ces dernières, la plus importante était la fabrique des frères Côté, fondée en 1866, qui deviendra la plus grande manufacture de chaussures au Canada. Louis Côté (1836-1915) fut non seulement un entrepreneur de génie mais aussi un inventeur talentueux et le maire de la ville durant quelques années.
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Le textile, une grande industrie
Près du 1955, rue des Cascades
Dès le début du 19e siècle, on retrouve aux environs du coteau de la Cascade plusieurs moulins à carder et à fouler. Ils seront remplacés dans les années 1870 et 1880 par des entreprises manufacturières qui feront du textile la première industrie en importance de Saint-Hyacinthe. En 1903, la plupart de ces entreprises passent sous la direction d’une compagnie ontarienne, la Penman’s Limited. Après la Seconde Guerre mondiale, l’industrie du textile périclite cependant rapidement. La Penman’s cessera ses opérations en 1977 et ses bâtiments seront démolis en 1984. Le parc des Tisserands sera inauguré en 1994 pour commémorer l’important rôle des ouvriers et ouvrières du textile dans le développement économique de Saint-Hyacinthe.
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La rivière Yamaska
Rue des Cascades, à l’entrée du pont Barsalou, du côté de la piste cyclable
Prenant sa source au lac Brome, la rivière Yamaska se déverse dans le fleuve Saint-Laurent près de Sorel, au cœur de terres marécageuses où les roseaux poussent en abondance. Yamaska signifierait d’ailleurs dans une langue algonquienne : « là où il y a des joncs ». Première voie d’accès à la seigneurie française, la Yamaska joua un rôle primordial en matière de transport jusqu’à l’arrivée du chemin de fer. Son pouvoir hydraulique fut également au cœur du développement industriel de la ville. Un premier pont volant l’enjamba dès 1812, suivi bientôt par plusieurs autres. Soumis aux affres des débâcles printanières, ces ponts furent souvent emportés par les eaux et durent être reconstruits à plusieurs reprises.
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Aux origines de la ville
Avenue Bourdages Nord, près de l’accès à la piste cyclable
En 1753, Jacques-Hyacinthe Simon Delorme se porte acquéreur de la seigneurie de Saint-Hyacinthe encore vierge. En 1757, il remonte la rivière Yamaska et s’installe sur une pointe de terre appelée Rapide-Plat (aujourd’hui secteur Sainte-Rosalie) où il fait construire un premier moulin. Il découvre toutefois en amont un lieu plus propice, le site des « Cascades », appelé ainsi en raison de la chute naturelle qui s’y trouve. La puissance hydraulique des Cascades est de beaucoup supérieure à celle du Rapide-Plat, ce qui favorise la construction de nombreux moulins à farine, à scie et à carder. Ils seront à l’origine de la vocation industrielle qui caractérisera longtemps ce secteur de la ville.
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Notre-Dame-du-Rosaire
Sur l’avenue Bourdages Nord, près de l’intersection avec la rue Girouard Ouest
(visite aux heures d’ouverture)
La première paroisse maskoutaine, qui prend le nom de Saint-Hyacinthe, est fondée en 1777, une vingtaine d’années après l’arrivée des premiers colons. Elle verra se succéder sur le site du « coteau de la Cascade » une chapelle de bois et deux églises en pierre avant que l’église actuelle n’y soit construite en 1861. La création du diocèse en 1852 obligera toutefois la paroisse à changer de nom. En effet, la fondation d’une nouvelle paroisse cathédrale nommée Saint-Hyacinthe-le-Confesseur amènera l’ancienne paroisse Saint-Hyacinthe à être rebaptisée Notre-Dame-du-Rosaire. En 1873, Notre-Dame-du-Rosaire sera confiée aux Dominicains qui feront édifier par l’architecte Napoléon Bourassa un élégant couvent de brique en 1892.
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La poste et les douanes
1915, rue Girouard Ouest
Le premier véritable bureau de poste de Saint-Hyacinthe fut construit en 1853 dans la basse-ville. Avant cette date, la correspondance était reçue au manoir seigneurial, qui servait alors de relais postal, puis chez des maîtres de poste, souvent des marchands, qui organisaient le service à partir de leur propre domicile. À partir de 1854, Saint-Hyacinthe compta également un bureau des douanes, justifié par l’arrivée du chemin de fer dans la ville. La poste et les douanes occupèrent divers emplacements avant de s’installer au tournant du siècle dans deux édifices de la rue Girouard bâtis en 1893 et 1903. Ces élégantes demeures victoriennes, qui constituent un remarquable ensemble architectural, abriteront ces services jusque dans les années 1960.
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La cathédrale et l’évêché
À l’intersection de la rue Girouard Ouestet de l’avenue de l’Hôtel-Dieu
(visite aux heures d’ouverture)
La fondation du diocèse de Saint-Hyacinthe remonte à 1852. À son arrivée, le premier évêque, Mgr Jean-Charles Prince, établit l’évêché et la cathédrale dans le vieux collège Saint-Antoine. Le bâtiment brûle toutefois deux ans plus tard et l’évêque entreprend la construction de nouveaux édifices sur le même site. Le palais épiscopal est terminé dès 1855. Quant à la cathédrale, elle est inaugurée en 1880 par Mgr Louis-Zéphirin Moreau (1824-1901), évêque renommé de Saint-Hyacinthe qui sera béatifié par le pape en 1987 et qui repose aujourd’hui dans la crypte de cette église. En raison de fondations fragilisées, la cathédrale se verra dotée en 1907-1908 d’une nouvelle façade avec en particulier des tours plus élancées et plus légères.
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L’Hôtel-Dieu
1800, rue Dessaulles
Afin d’abriter les malades et les indigents, le curé Crevier fit construire à partir de 1834 une demeure surnommée la « maison jaune » en raison de sa couleur. La direction de cette maison de soins fut confiée en 1840 aux Sœurs de la Charité de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, une congrégation détachée des Sœurs de la Charité de l’Hôpital Général de Montréal, aussi connues sous le nom de Sœurs Grises. L’œuvre eut une croissance rapide et un bâtiment plus grand dut être construit entre 1857 et 1875. En 1917, un terrible incendie ne laissa debout que les deux ailes latérales de l’édifice. Une nouvelle construction fut inaugurée en 1927. Elle abrite aujourd’hui un centre de géronto-gériatrie et de soins prolongés.
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Le palais de justice
1550, rue Dessaulles
À l’origine, la justice ordinaire était administrée par le capitaine de milice de Saint-Hyacinthe, les causes les plus graves étant référées aux tribunaux de Saint-Denis ou de Montréal. Un premier palais de justice fut construit en 1834. De style néoclassique, cet édifice en pierre des champs servait également de prison et possédait quatorze cellules au sous-sol. Détruit par un incendie en 1859, il fut remplacé en 1862 par un nouveau bâtiment de style classique dont l’architecture semble avoir été influencée par celle de la prison de Trois-Rivières. Devenu vétuste, il sera démoli pour faire place en 1966 au palais de justice actuel.
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L’architecture victorienne
À l’intersection des rues Dessaulles et du Palais, dans le parc Casimir-Dessaulles
Très populaire à Saint-Hyacinthe durant la seconde moitié du 19e siècle, l’architecture victorienne peut être admirée dans les environs du parc Dessaulles et tout au long de la rue Girouard, une zone traditionnellement occupée par les institutions les plus prestigieuses de la ville. Les maisons de type victorien se caractérisent par un riche foisonnement de tours, de pignons, de lucarnes et d’ornements. Souvent colorées et audacieusement travaillées, elles marient une multitude de styles particuliers tels que le néoclassicisme, le néogothique, l’italianisant, le Second Empire ou le Queen Anne. À Saint-Hyacinthe, l’usage de la brique est prédominant mais le bois est également utilisé avec adresse pour créer de belles galeries ainsi que des dentelles décoratives finement ciselées.
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Le domaine seigneurial
À l’intersection de la rue Girouard Ouest et de l’avenue du Palais, dans le parc Casimir-Dessaulles
L’emplacement du parc Dessaulles était autrefois occupé par le manoir seigneurial, une spacieuse maison en pierre des champs construite en 1798. Abandonné par la famille Dessaulles en 1865, le manoir fut vendu à la municipalité, puis démoli en 1876 en vue d’aménager un parc public. Aujourd’hui, on peut toujours voir les contours tracés au sol de cette demeure ancestrale. Face au parc, sur la pointe de terre séparant la rue Girouard de la rue Calixa-Lavallée, se dresse un monument élevé à la mémoire de Léon Ringuet, musicien et compositeur qui dirigea la Philarmonique de Saint-Hyacinthe pendant 52 ans. Ce monticule était aussi un lieu de rassemblement privilégié pour les fêtes religieuses, civiles ou militaires.
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La presse maskoutaine
655, avenue Sainte-Anne
Important foyer culturel et intellectuel, la ville de Saint-Hyacinthe fut le berceau de nombreux périodiques. Dans les années 1880, on y trouvait ainsi simultanément huit journaux. Parmi ceux-ci, le Courrier de Saint-Hyacinthe, publié sans interruption depuis sa fondation en 1853, peut aujourd’hui se targuer du titre prestigieux de doyen de la presse francophone en Amérique. Honoré Mercier et Harry Bernardfigurent parmi les personnalités notables qui y travaillèrent. Au très conservateur Courrier répondait depuis 1873 le libéral Clairon, racheté en 1904 par l’influent politicien Télésphore-Damien Bouchard. Ce périodique attira également son lot de célébrités en devenir, telles que Yves Michaud et le futur premier ministre René Lévesque qui y tint une chronique sur le cinéma.