La rivière et la présence amérindienne
La région maskoutaine est caractérisée par une vaste plaine traversée du sud au nord par la rivière Yamaska et ponctuée au sud par les silhouettes des Montérégiennes : les monts Saint-Hilaire, Rougemont et Yamaska. Il y a plus de 13 000 ans, la région est recouverte d’une épaisse couche de glace, dont la fonte à la fin de l’ère glaciaire submerge le sud du Québec. Les dépôts marins qui s’accumulent alors forment les fertiles sols argileux que l’on retrouve aujourd’hui dans la plaine maskoutaine.
Les premiers peuples qui sillonnent la région, il y a plusieurs milliers d’années, sont des chasseurs nomades qui établissent des campements temporaires sur les berges des cours d’eau boisés qui leur servent de routes. Les rivières Richelieu, Yamaska et Saint-François, dont les embouchures se trouvent toutes à quelques kilomètres de distance le long du lac Saint-Pierre, leur permettent de pénétrer les terres jusqu’à l’actuelle frontière avec les Etats-Unis. De là, ils peuvent emprunter le réseau hydrographique qui descend vers la Nouvelle-Angleterre. La région entre les rivières Richelieu et Chaudière est ainsi sillonnée par différents groupes d’Abénakis, tels que les Sokokis ou les Missisquois, dont certains viennent se fixer au 17e siècle à Odanak et à Wôlinak.
La rivière Yamaska ne semble pas avoir abrité d’établissements durables, mais elle a certainement servi de voie de transport aux chasseurs abénakis. C’est donc, selon toute vraisemblance, de leur langue qu’elle tire son nom, Yamaska, qui signifierait « là où il y a des joncs ». En 1609, Champlain l’avait baptisée rivière de Gennes et un peu plus tard, on retrouve également le nom de rivière des Savanes. Mais dès la fin du 17e siècle, l’appellation Yamaska est celle qui domine, tout comme son diminutif « Maska », à l’origine du gentilé « Maskoutains » désignant les habitants de Saint-Hyacinthe.
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